Depuis quelques années, l’industrie horlogère Suisse s’est polarisée comme le montrent les statistiques d’exportation de montres en Suisse: Quelques grandes marques comme Rolex, Patek Philippe et Omega capturent l’essentiel de la croissance de l’industrie horlogère pendant que les ventes des autres segments ,en dessous de 3000 Francs Suisses dans la terminologie du syndicat de l’horlogerie, périclitent .

Rolex a probablement le plus tôt et le mieux théorise et applique cette stratégie de raréfaction des produits.

 Cela consiste bien sûr à complètement maitriser son réseau pour non seulement contrôler les stocks et les pièces détachées mais aussi mieux accompagner les clients pour ensuite organiser la perception de rareté : acheter une Rolex se mérite….

Nombre de pièces disponibles limitées, liste d’attente pour la plupart des modèles phares (Submariner, Milgauss). Le client paye à l’avance le produit tant désiré qui n’est ensuite délivré qu’au compte goute. La principale conclusion de ce mode opératoire est de permettre une croissance forte du chiffre d’affaires sans nécessairement fortement augmenter la production, les clients devenant insensibles au prix et simplement obsédés à l’idée de finalement obtenir le produit tant désiré ce qui autorise des hausses de prix annuels presque à deux chiffres.

Remy Cointreau comme Rolex partagent un certain nombre de valeurs : Gout du produit parfaitement exécute, attention aux détails, respect de la tradition et sentiment d’appartenir à un petit cercle d’élus quand on dispose de ce produit.

Remy Cointreau semble appliquer avec succès cette même stratégie depuis deux ans en particulier avec le cognac et le Gin.

Lors de leurs dernières publications, les ventes de Cognac étaient en hausse de 52% au premier semestre qui se décomposait, 35% en volumes et 20% en prix ce qui montre que presque 50% de la croissance du chiffre d’affaires est tire par des hausses de prix. Ces hausses n’ont rien à envier à celles des modèles Rolex. Cerise sur le gâteau, Remy qui est contraint par les futs de vielles eaux pour son Cognac n’a plus cette contrainte pour la fabrication de son Gin «The Botanist » avec cette même stratégie Rolex

Conclusion

Il y a un peu moins de quinze ans, Hermès pour échapper aux griffes de LVMH avait déjà applique cette stratégie « Rolex » a sa ligne de sacs, Remy Cointreau est en train de faire la même chose aujourd’hui.

Pour exécuter ce type de stratégie qui combine hausse constante des prix grâce à l’organisation de la pénurie de ses propres produits, il faut disposer d’un contrôle rigoureux de sa distribution et d’une exécution managériale sans faille et enfin de produits exceptionnels ce qui semble être le cas avec Louis 13 et The Botanist.