Les investisseurs en valeurs de croissance attachent souvent beaucoup trop d’importance au momentum qui doit être constamment positif et délaissent d’autres valeurs de croissance ayant été récemment affecte par de mauvaises nouvelles mais qui présentent des perspectives de croissance similaires.
1- Les investisseurs de croissance attachent trop d’importance au momentum de nouvelles.
On retrouve en effet souvent dans les portefeuilles croissance les mêmes titres ayant bénéficié d’un flux de bonnes nouvelles pour des raisons à la fois de confort, de politique et parfois de paresse intellectuelle. Il est plus confortable d’avoir des sociétés qui sont conservatrices et qui ont l’habitude d’agréablement surprendre les investisseurs (Hermès, ASML, L’Oréal). Il est politiquement habile d’avoir en portefeuille des titres ayant récemment bien performe pour rassurer les porteurs et enfin il est assez reposant de juste suivre le consensus (LVMH a 18 recommandations d’achat contre 4 de vente).
2-Certaines valeurs de croissance ont des concurrents disposant des mêmes perspectives mais ayant été affectés par des problèmes souvent temporaires.
Ryanair et EasyJet ont des profils de croissance similaires mais EasyJet a été affecté par des problèmes de logistique dans son aéroport de Gatwick et un actionnaire de référence « turbulent ».
Il y a 3 ans, Richemont et Remy Cointreau avaient été handicapes par des programmes de lutte anti-corruption an Chine qui aurait plus particulièrement affecte montres, bijouterie et Cognac haut de gamme contre un LVMH étant perçu comme un investissement plus diversifie.
Enfin, il y a deux ans Ericsson était considéré comme un pure Play sur le 5G mobile bénéficiant d’une forte part de marche en Chine et aux États Unis, alors que Nokia était considéré comme une valeur hybride (mobile et fixe) n’ayant pas une assez forte exposition sur le marché chinois censé être en avance pour l’adoption des normes 5G.
3-Il est souvent plus intéressant d’un point de vue investissement de se pencher sur des valeurs ayant récemment connu quelques déboires mais opérant dans des secteurs en croissance.
Si la valeur de croissance est capable de surmonter le problème ou la perception du problème conjoncturel, l’investisseur capture alors non seulement les perspectives de croissance retrouvées mais aussi le re-rating de multiple qui l’accompagne.
En janvier 2020, Remy Cointreau se payait 100 euros c est à dire le prix des tonneaux de Cognac en vieillissement permettant de produire le Louis 13 et autres marques. Le titre était affecté non seulement par les craintes de lutte anti-corruption en Chine mais aussi par des risques de sur stockage chez les distributeurs et le fait que le nouveau PDG, Vallat, rêverait les estimations de l’année 2020 a la baisse. Depuis février 2020, Remy Cointreau qui avait sous performe Pernod et Diageo de 2016 à 2019 a sur performe Pernod Ricard de 300% depuis janvier 2020.
En Janvier 2021, Nokia était perçu comme moins bien positionné que Ericsson sur le 5G avec un nouveau PDG qui avait revu les « guidances » à la baisse au troisième trimestre 2020 et le titre se traitait autour de 3 Euros. Depuis, la pandémie Covid a montré l’intérêt d’avoir une offre couplée (fixe mobile) avec l’explosion du télétravail et la Chine s’est avère un marché beaucoup moins porteur pour les opérateurs non chinois en 2021 entrainant après une massive sur performance de 60% de Nokia contre Ericsson
Et même si la sur performance n’est pas systématiquement au rendez-vous comme le montre la contre-performance permanente de EasyJet contre Ryanair (20% de contre-performance cette année), nous pensons que dans la durée, cette approche est susceptible de générer de la surperformance.
On oppose historiquement les investisseurs croissance qui seraient « momentum » aux investisseurs value qui seraient contrariants, peut être existe-il une voie étroite de sur performance pour les investisseurs croissance qui sont contrariants.
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