Quand les taux se resserrent, la baisse emporte tout : le bébé et l’eau du bain. La correction de cette semaine n’a épargné personne. La première réaction du marché est non discriminante. Il est normal et juste que les taux américains remontent. Est-ce une « bonne » hausse qui accompagne une anticipation de reprise économique ou une « mauvaise » qui prévoit une reprise de l’inflation et un resserrement futur des politiques monétaires ?
L’inflation n’est plus ce qu’elle était. D’un côté, les prix montent dans tous les secteurs : ferraille, produits chimiques, puces électroniques, cuivre. De l’autre, il est difficile d’envisager une hausse des salaires dans les deux ans à venir. La main d’œuvre qui produit aujourd’hui est basée en Asie. Elle a une mémoire vive de temps difficiles et opère dans un capitalisme très « organisé ». Il s’agit donc d’une « bonne hausse » qui, le temps venu, devrait être canalisée par les discours et les mesures expansionnistes des banques centrales.
L’Asie, grand atelier du monde, peut tranquillement regarder les taux et le Dollar monter. La baisse des cours des actions asiatiques, inévitable dans des marchés de flux, devrait s’avérer passagère. La reprise des carnets de commande, pour le moment limitée à la Chine, va se répandre au reste du monde. Les producteurs vont être durablement teneurs de marché et de prix.
L’éternel débat entre value et growth est de retour. Historiquement, dans les phases de remontée des taux, le style « value » reprend des couleurs. Pourquoi choisir ? En Asie, c’est fromage et dessert. Samsung Electronic se paie 12.6x le BPA, China Mobile 8x avec un ratio cours/actif net de 0.7x.
Pour le Japon, deux bons graphiques Deshima-Sentio ci-dessus valent mieux qu’un long discours :
Le point vraiment intéressant n’est pas le différentiel de PE (graphique de gauche) mais le retard du Japon dans le cycle des profits (graphique de droite). Le PE américain est calculé sur des bénéfices qui sont à leur plus haut historique. Les bénéfices du Japon sont sur des niveaux historiquement bas.
Par ailleurs, la première homologation de véhicule autonome de niveau trois ne s’est pas faite sur un modèle conçu par Tesla (654 milliards en bourse) mais par Honda (47 milliards). Toyota va commercialiser sa première batterie à hydrogène en kit indépendant à partir d’Avril. La modernité et l’innovation ne sont pas toujours là où on les attend. Mais cela n’a rien à voir avec les taux.
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